La réforme des retraites a été promulguée le 14 avril 2023. Elle est entrée en application le 1ᵉʳ septembre. Âge de départ, durée de cotisation, pension minimale, etc. Nous faisons le tour des principaux changements.
L’âge du départ à la retraite passe progressivement à 64 ans
Depuis le 1ᵉʳ septembre 2023, l’âge minimal pour partir à la retraite augmente progressivement.
Les premières personnes concernées sont celles nées entre le 1ᵉʳ septembre et le 31 décembre 1961. Elles pourront partir à la retraite à l’âge de 62 ans et 3 mois – c’est-à-dire au début de l’année 2024.
Ensuite, l’âge de la retraite augmente de 3 mois par année de naissance après 1961, jusqu’à atteindre 64 ans pour les personnes nées en 1968 et après.
Année de naissance | Année de départ à la retraite |
Avant septembre 1961 | 62 ans |
1961, septembre à décembre | 62 ans et 3 mois |
1962 | 62 ans et 6 mois |
1963 | 62 ans et 9 mois |
1964 | 63 ans |
1965 | 63 ans et 3 mois |
1966 | 63 ans et 6 mois |
1967 | 63 ans et 9 mois |
1968 et après | 64 ans |
Pour les fonctionnaires de catégorie active, l’âge minimal de départ passe progressivement à 59 ans pour ceux qui pouvaient partir à 57 ans, et à 54 ans pour ceux qui pouvaient partir à 52 ans.
L’âge du taux plein automatique (auquel il est possible de prendre sa retraite sans décote même sans avoir tous ses trimestres) reste fixé à 67 ans.
La durée de cotisation s’allonge plus vite que prévu
Avant la réforme, le nombre de trimestres nécessaires pour partir avec une retraite à taux plein devait augmenter progressivement jusqu’à atteindre 172 trimestres à partir de la génération née en 1973.
Le nouveau calendrier est accéléré, ce qui signifie que la durée de 172 trimestres s’applique désormais aux personnes nées à partir de 1965. Les personnes nées entre fin 1961 et 1972 vont donc devoir travailler entre 1 et 3 trimestres supplémentaires pour avoir droit à une retraite à taux plein.
Année de naissance | Durée de la cotisation avec la réforme | Trimestres supplémentaires par rapport à avant la réforme |
1960 | 167 | 0 |
1961, jusqu'au 31 août | 168 | 0 |
1961, septembre à décembre | 169 | 1 |
1962 | 169 | 1 |
1963 | 170 | 2 |
1964 | 171 | 2 |
1965 - 1966 | 172 | 3 |
1967 - 1969 | 172 | 2 |
1970 - 1972 | 172 | 1 |
1973 et après | 172 | 0 |
La pension minimale augmente
Elle est à présent portée à 85 % du Smic net, soit environ 1 200 € bruts par mois, pour toutes les personnes qui ont une carrière complète cotisée à temps plein au niveau du Smic. Les pensions liquidées à taux plein avec un nombre de trimestres suffisant, avant le 1ᵉʳ septembre 2023, sont revalorisées de 100 € par mois.
La retraite anticipée évolue
Il sera toujours possible de partir en retraite avant l’âge minimal à certaines conditions :
Pour carrière longue :
Les conditions évoluent à compter du 1er septembre 2023. Il est possible de partir à la retraite :
- à 58 ans pour les personnes ayant commencé à travailler avant 16 ans ;
- à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler avant 18 ans ;
- à 62 ans pour les personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans ;
- à 63 ans pour les personnes ayant commencé à travailler avant 21 ans.
Pour y avoir droit, il faut toujours avoir validé 5 trimestres à la fin de l’année au cours de laquelle a été atteint l’âge de référence (16, 18, 20 ou 21 ans), ou 4 trimestres pour les personnes nées au dernier trimestre. Il faut également avoir cotisé un certain nombre de trimestres (entre 172 et 180 suivant les situations).
Pour handicap
Il reste possible de partir à partir de 55 ans pour les personnes ayant effectué la majeure partie de leur carrière en situation de handicap.
Pour incapacité
Les personnes déclarées inaptes au travail pourront partir à 62 ans, ou même à 60 ans si leur incapacité découle d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle.
La retraite progressive s’étend à plus de monde
La retraite progressive, qui permet de bénéficier d’une partie de sa pension tout en passant à temps partiel, 2 avant le départ à la retraite, n’était possible que pour les salariés et une partie des indépendants. Depuis septembre 2023, l’ensemble des travailleurs indépendants (professions libérales et avocats inclus) ainsi que les fonctionnaires y ont droit.
Le cumul emploi retraite génère de nouveaux droits
Depuis le 1ᵉʳ septembre 2023, les retraités partis à taux plein peuvent reprendre une activité et se constituer une 2de pension de retraite. Auparavant, les nouveaux revenus n’ouvraient aucun droit à une retraite supplémentaire.
L’augmentation des petites pensions
Le minimum contributif est porté à 85 % du Smic net, soit environ 1 200 € brut, pour les personnes qui liquident leur retraite après le 1er septembre 2023 en ayant tous leurs trimestres d’assurance. En pratique, en 2023, entre 10 000 et 20 000 personnes devraient voir leur pension augmenter chaque année grâce à ce dispositif.
La suppression des régimes spéciaux
5 régimes spéciaux prennent fin, pour les nouveaux embauchés, le 1er septembre 2023 : le régime des Industries électriques et gazières (IEG), celui de la RATP, des clercs et employés de notaire (CRPCEN), de la Banque de France et du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Les personnes qui rejoignent ces corps de métier après le 1e septembre 2023 seront affiliées au régime général des salariés. Les personnes embauchées avant le 1er septembre 2023 continuent à bénéficier des anciens régimes spéciaux.
Une meilleure prise en compte de la pénibilité
Le compte professionnel de prévention permet désormais d’être utilisé pour une reconversion professionnelle. Il génère également plus de droits (suppression du plafond de 100 points, baisse du seuil d’acquisition de points, etc.).